En vue des élections législatives du mois de juin, le Parti communiste a officialisé son accord avec La France insoumise. Doit-on s’en réjouir ?
Rien ne va plus dans le monde « dorai » (\dɔ.ʁe\) des Législatives. Le Parti communiste (PCF) s’astique la nouille officialisant ainsi l’accord passé avec La France insoumise (LFI) pour les prochaines élections, rejoignant la formation du braillard Mélenchon et EELV dans la «Nouvelle union populaire écologique et sociale»; version populo-gauchiste dont certains n’apprécient guère les relents.
«Nous souhaitons fédérer sur la base d’un programme ambitieux toutes les forces qui le partagent, en respectant leur pluralité et leur autonomie», écrit le PCF dans un communiqué. Les deux formations se sont mis d’accord sur de nombreux points programmatiques, comme le Smic à 1 400 euros nets, la hausse des salaires, la retraite à 60 ans, le blocage des prix ou la planification écologique… Néanmoins, ils ne mentionnent pas la sortie du nucléaire, à laquelle les communistes sont opposés. Elle est pourtant mentionnée dans l’accord noué entre LFI et EELV, selon Sandra Regol, numéro deux des écologistes.
«Le 3 mai 1936, le Front Populaire gagnait les élections législatives. Le 3 mai 2022, nous nous rassemblons au sein d’une Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale», a tweeté le secrétaire national du parti Fabien Roussel. Pas de quoi se réjouir.
Selon André Chassaigne, président du groupe des députés communistes, le PCF a obtenu, à l’issue d’une négociation dure, 50 circonscriptions dont les 11 des sortants et cinq gagnables «en conquête»: Vierzon, Dax, Denain, Creil et Lens-Avion.
Le PCF valide une nomination de Mélenchon à Matignon en cas de victoire, une plaisanterie ?
L’accord entérine l’objectif de cette union, à savoir l’obtention d’une majorité à l’Assemblée nationale et la nomination de Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Après tout… il a démontré par le passé devant la France entière qu’il était à lui tout seul LA République.
Il stipule que «la majorité pluraliste que nous voulons constituer reposera sur des groupes parlementaires de chacune des composantes et se dotera d’un intergroupe pour compléter et poursuivre après l’élection ce travail commun».
Proches idéologiquement, alliés aux présidentielles de 2012 et 2017, Insoumis et communistes avaient fait bande à part à l’Assemblée nationale entre 2017 et 2022, et Fabien Roussel s’est présenté à l’élection présidentielle (2,3%).
L’union des principaux partis de gauche en vue de ces élections en bouts de chandelle, quasi actée après le ralliement du Parti communiste et celui, très probable, du Pari socialiste, sent la mèche mal éteinte mais témoigne de l’habileté manœuvrière de LFI, en position de force dans ces négociations. Jusqu’à quand ?
Chacun aura pu participer à l’union sans se renier ou abdiquer sur ses « différences ». Mais les désaccords mis de côté peuvent-ils se solder autrement que par une explosion à moyen terme, une fois passé les élections de juin ? Chassez le naturel, il revient au galop.