L’executif s’accorde le temps de la réflexion avant de redonner un hypothétique tour de vis face à l’épidémie de covid.
D’ores et déjà, le porte-parole Gabriel Attal a indiqué que « différents scénarios » étaient à l’étude, qui vont « du maintien du cadre actuel », piste qu’il a jugée « peu probable », jusqu’à « un confinement très serré ». Entre ces deux bornes, sont évoqués la possibilité d’un couvre-feu couplé à un confinement seulement le week-end ou encore l’allongement des vacances de février avec l’interdiction des déplacements inter-régionaux. Macron a demandé « des analyses supplémentaires » sur ces différents scénarios avant de prendre des décisions. Afin de préparer le terrain avant une décision, le Premier ministre Castex mènera ce jeudi et vendredi une série de consultations : présidents de groupes du Sénat, de l’Assemblée nationale, représentants des associations d’élus et partenaires sociaux seront entendus en visio-conférences. La bande à Macron, qui pourrait tenir un nouveau Conseil de défense sanitaire le week-end prochain, cherche un « point d’équilibre » avec la nécessité de « protéger les Français » sans toutefois « mettre le pays sous cloche ». Doit-on s’en réjouir ?
Des « Exceptions » ?
La progression du variant anglais augurerait d’une prochaine hausse « significative » du nombre de malades, estiment des médecins de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Pour tenter de limiter sa propagation, de nouvelles restrictions pour les déplacements internationaux sont également sur la table alors que l’Allemagne envisage, comme Israël, de réduire presque à néant le trafic international aérien à destination de son territoire. Parmi les pistes discutées au niveau européen : des sanctions contre des compagnies aériennes qui opéreraient avec des pays extérieurs à l’Union européenne et qui ne respecteraient pas les règles qui ont été fixées, comme l’obligation de présenter un test PCR négatif. L’hypothèse d’un troisième confinement a pris de l’épaisseur ces derniers jours avec des déclarations parfois alarmantes de certains experts, à l’instar du Pr Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, qui retourne sa veste à l’envie. Le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris, a jugé lui cette perspective « inévitable », la situation étant selon lui « déjà pire que celle des deux premiers confinements ».
Alors que des émeutes ont éclaté aux Pays-Bas depuis l’entrée en vigueur d’un « simple » couvre-feu samedi, l’appareil d’Etat doit aussi compter avec le risque de refus naissants de se plier à de nouvelles restrictions. C’est « un sujet d’inquiétude », souligne Castaner, tandis que la vice-présidente LR de l’Assemblée nationale, Annie Genevard, appelle à une politique « cohérente » pour qu’elle soit acceptée. D’un point de vue économique, Bercy évalue de 10% à 18% la perte d’activité qu’un troisième confinement pourrait entraîner selon le degré de restrictions appliquées. Qui sème le vent, récolte la tempête.