C’est reparti pour un mauvais tour… Un partie de la France est à nouveau confinée et d’autres départements pourraient subir le même sort. Si les règles restent nébuleuses, Macron et sa bande semblent toujours naviguer à vue.
Quatre semaines au moins de confinement pour la région parisienne, les Hauts de France et les départements des Alpes-Maritimes, de la Seine-Maritime et de l’Eure. C’est la principale information qui ressort de la poussiéreuse intervention du Premier ministre Jean Castex, jeudi soir. Un an après le premier confinement, on semble revenu à zéro en France. Le constat du pensionnaire de Matignon est clair : il y a une « méchante » troisième vague ; une vague qui existe aussi ailleurs, l’occasion de rappeler que certains pays gèrent encore plus mal la crise, ce qui reste à prouver.
Dans l’intervention ministérielle, tous les ingrédients habituels étaient au menu : autosatisfaction, « ce n’est pas mieux ailleurs », « ça va aller mieux », « vous êtes courageux mais il va falloir faire des efforts »… Bref, une infantilisation de la population assez détestable, mais qui semble convenir à ce qu’il reste de l’électorat présidentiel, à en croire les sondages d’opinion qui ne l’ont pas vu plonger. Si l’on met de côté le niveau de français assez médiocre – il faut le souligner – du chef du gouvernement, le temps didactique et la soupe de courant d’air ont été de rigueur. D’ailleurs, le sketch habituel de la communication macroniste a joué à plein. Jeudi dernier, aux alentours de midi, Macron affirmait chercher à éviter à tout prix un nouveau confinement en Île-de-France. Quelques heures plus tard, son chef de gouvernement annonçait un confinement en Île-de-France ?!
Distillant ici et là de petites informations, le locataire de l’Elysée – plus pour longtemps – aurait demandé à ses ministres de présenter un confinement différent et « cousu main ». Couturier à ses heures, Macron a émis des résultats hybrides, pour ne pas dire bâtards. Une batterie de mesures ont été prises sans que celles-ci soient finalement définitives. Les coiffeurs pouvaient rester ouverts, et puis les fleuristes, les chocolatiers, les cordonniers… « Et mon cul sur la commode ? » Du coup, quatre semaines de confinement, depuis vendredi minuit, concernent les régions susvisées et dans celles-ci on pourra continuer de se déplacer dans un rayon de 10 km autour de son domicile durant plus d’une heure. Les activités en plein air sans limites de temps seront possibles aussi. Les librairies seront toujours ouvertes, comme les disquaires – apparemment ils existent encore – les écoles et les crèches restent, elles aussi, ouvertes mais les lycées passent dès ce lundi dans un dispositif d’ouverture une semaine sur deux. La mise en place d’une interdiction des voyages interrégionaux où les déplacements au-delà de 10 km du domicile étaient permis est désormais appliquée. Des interdictions qui pourront largement être violées, vous en conviendrez, à grands coups d’attestations dérogatoires plus ou moins en accord avec la réalité. Difficile d’imaginer un agent de police mener une enquête pour savoir si vous êtes vraiment victime d’un dégât des eaux, ou si vous devez vous rendre en urgence chez votre tante mourante. Ceux qui souffriront le plus de ces nouvelles règles seront ceux qui ne trichent pas. Chacun en tirera les conclusions qu’il souhaitera !
Du côté des commerces, un autre changement s’opère. C’est le retour de la fermeture des commerces dits non essentiels. Comme d’habitude, on apprendra que McDonald’s et les autres machines à fabriquer des saloperies sont essentiels, quand les petits artisans n’auront qu’à tirer le rideau ou contrôler leur commande en click-and-collect, pour ceux qui le peuvent. Des rayons considérés comme non essentiels seront fermés dans les grands magasins. Le monde de la culture reste, lui, toujours aussi inexistant. Alors que la ministre Bachelot annonce presque « joyeusement » sur Twitter qu’ « à la suite de symptômes respiratoires, j’ai fait un test qui confirme que je suis positive au covid (…) Je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles régulièrement ! », les musées restent fermés en dépit des études montrant l’absence de risque de contamination. Le cycle infernal des interdictions en tout genre se poursuit donc, doté de ses méthodes imbéciles et odieuses.
L’ingénierie sociale, elle, porte ses fruits au regard de la côte de popularité de Macron, présumé sortant, qui le laisse dans la course pour 2022, année qui pourrait d’ailleurs bien être le prochain scrutin, puisqu’il serait désormais question de reporter – cette blague – les élections départementales et régionales ! Evidement un gros coup de Rapetou est à jouer pour la majorité dans cette affaire. Un quitte ou double qui pourrait consister à proposer un vote présidentiel suivi des législatives et des scrutins locaux. Ainsi, en cas de victoire à la présidentielle (en cas de victoire, hein, NDLR) et donc presque automatiquement aux législatives, le camps des branques affiliés à ce qui nous sert de président de la République profiterait aussi de la dynamique du scrutin pour faire un beau score localement. Ce qui est inespéré à l’heure actuelle, alors que les formations du monde d’avant, c’est-à-dire Les Républicains, Le Parti Socialiste et Les Verts (EELV) sont assurés de l’emporter partout en France. Pour l’heure le bilan catastrophique de la majorité semble couvert par une communication habile, tout au moins auprès de ce qui reste de son pauvre électorat. Les revirements en tout genre semblent même recueillir quelques avis favorables dans l’opinion.
Rappelons, à toutes fins utiles, que le vaccin anglo-suédois AstraZeneca, un temps suspendu lundi avec une annonce retentissante du président, a finalement vu les institutions européennes lui donner le feu vert. En France, la cour des Comptes a dénoncé l’impréparation de l’État face à la crise sanitaire, montrant du doigt le décrochage du nombre de lits disponibles en réanimation. Une information presque passée à la trappe. Une honte. Après un année à faire le cirque, difficile de savoir comment réagiront les Français qui ont déjà avalé trop de couleuvres. Le maintien en vie artificielle d’une partie de la vie économique a permis à la bande à Macron de tenir sur la durée, mais ces mesures de court terme ne dureront pas éternellement. La révolte est-elle En Marche ?