Ces dernières semaines, l’idée d’imposer la vaccination contre le Covid-19 à toute la population semble gagner du terrain en Europe. Et certains pays ont même déjà annoncé que la mesure entrerait bientôt en vigueur.
Faut-il, pour endiguer la cinquième vague de Covid-19, aller plus loin en termes d’obligation vaccinale ? En cette fin d’automne 2021 marquée par l’apparition du variant Omicron, nombre de dirigeants européens semblent se poser la question. Et certains y ont même déjà répondu : ces derniers jours, de nombreuses personnalités politiques se sont en effet prononcées en faveur de cette obligation vaccinale généralisée. Une mesure qui ferait faire un bond à la politique vaccinale de nombreux états.
Car l’obligation de se faire vacciner contre le covid-19, lorsqu’elle a été mise en place, a d’abord été cantonnée à un nombre restreint de professions. À titre d’exemple, Macron avait annoncé le 12 juillet dernier que les soignants, les pompiers, les ambulanciers ou les personnes travaillant au contact de personnes âgées ou fragiles devraient obligatoirement être vaccinés pour exercer leur métier. Comme le rappelle Le Parisien , de nombreux pays d’Europe ont pris des mesures similaires. C’est notamment le cas de l’Italie, du Royaume-Uni ou de la Grèce. En revanche, certains pays comme l’Espagne n’ont pas franchi ce pas.
Mais, depuis, l’idée d’étendre cette obligation vaccinale fait son chemin. Et dans certains pays, elle est même déjà actée. C’est le cas en Autriche, où le gouvernement a annoncé le 19 novembre dernier que la vaccination deviendrait obligatoire pour toute la population à compter du 1er février 2022. « Malgré des mois de persuasion, nous n’avons pas réussi à convaincre suffisamment de gens à se faire vacciner », indiquait alors Alexander Schallenberg, le chancelier autrichien, pour expliquer sa décision. « Augmenter durablement le taux de vaccination est le seul moyen de sortir de ce cercle vicieux ».
Ce mardi 30 novembre, l’obligation vaccinale a également été élargie en Grèce, mais aux seules personnes âgées de plus de 60 ans. « C’est le prix à payer pour la santé », a justifié Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre grec. « Nous concentrons nos efforts sur la protection de nos concitoyens et c’est pour cela que leur vaccination (celle ses plus de 60 ans) sera désormais obligatoire ».
Des réflexions en Allemagne
Des mesures similaires pourraient bientôt être prises en Allemagne. C’est en tout cas ce que laisse entendre les dernières prises de position d’Olaf Scholz, le futur chancelier. Un de nos correspondants a en effet rapporté mardi 30 novembre que ce dernier avait « signalé sa sympathie » pour une réglementation visant à instaurer une obligation vaccinale en Allemagne. Son entourage a toutefois rappelé que la question continuait à faire débat chez les parlementaires.
Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi 1er décembre, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a quant à elle estimé qu’il était « approprié et raisonnable » d’avoir une discussion à ce sujet, tout en rappelant que la décision d’imposer l’obligation vaccinale relevait des États membres.
Le débat se poursuit en France
Certains dirigeants français ont également pris position en ce sens. Dernier d’entre eux : François Bayrou, le Haut-Commissaire au Plan. Sur BFMTV, le patron du Modem, a en effet indiqué ce mercredi 1er décembre que « comme pour toutes les grandes épidémies, il y a un moment où les autorités médicales disent qu’il faut contrarier à tout prix la circulation du virus », ce qui implique, selon lui, de recourir à l’obligation vaccinale. « Ma conviction, c’est que ce débat doit être ouvert », estime-t-il.
De nombreux parlementaires, notamment dans l’opposition, plaident également pour une généralisation de l’obligation vaccinale.
« On va y arriver. Comme pour toute pandémie, le seul moyen est de se faire vacciner », indiquait ainsi à Ouest-France Joël Aviragnet, député socialiste et membre de la Commission des affaires sociales. « Plus on vaccinera et plus on aura un mur de protection », abonde de son côté Jean-Pierre Door, député Les Républicains, et lui aussi membre de la Commission des affaires sociales. En revanche, la majorité n’est pour le moment pas favorable à une telle option.
« Pas le choix de la France », selon Véran
Olivier Véran, le ministre de la Santé, a également indiqué ce mercredi 1er décembre que « l’obligation vaccinale n’est pas le choix que la France a fait », notamment car la mesure est difficilement applicable et parce que, selon lui, le passe sanitaire est un incitatif « suffisamment puissant ».
Mais, comme le répète régulièrement Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement « rien n’est à exclure » en matière de gestion de l’épidémie. L’avenir dira si l’antienne s’appliquera ou non à l’obligation vaccinale.