Elisabeth Borne doit présenter ce mercredi 26 avril, lors du Conseil des ministres, la feuille de route des «cent jours» évoqués le 17 avril dernier par Emmanuel Macron lors de son allocution-prétexte à vouloir acheter un semblant de virginité au second quinquennat.

C’est une étape crucial pour la Première ministre. Un examen de passage. Ce mercredi, Elisabeth Borne doit présenter le programme gouvernemental des «cent jours» à venir, lors du Conseil des ministres. Elle s’exprimera lors d’un point presse depuis le Palais de l’Elysée.
Cette initiative des «cent jours» a été évoquée pour la première fois le 17 avril dernier par Emmanuel Macron lors de son allocution. Le chef de l’Etat s’est donné ce délai pour tenter de sortir de la séquence bruyante des retraites, chargeant sa Première ministre de monter au front et d’en présenter les grands axes, avec un «premier bilan», sans doute discutable, attendu le 14 juillet prochain.
Trois chantiers prioritaires
Lors de sa prise de parole, le président de la République a cité «trois chantiers prioritaires» que la Première ministre devra détailler davantage ce mercredi : le travail, la justice et l’ordre républicain, ainsi que le service public, incluant école et santé. Il a d’ailleurs esquissé quelques pistes. Sur le volet travail, il a récemment évoqué un texte de loi transposant «très vite» l’accord national interprofessionnel sur le «partage de la valeur» en entreprise, conclu entre les organisations patronales et syndicales.
Concernant l’immigration, Emmanuel Macron a précisé ses vues dans un entretien avec des lecteurs du journal Le Parisien, en prônant «un seul texte» pour «durcir nos règles» en matière d’expulsion tout en améliorant l’intégration. Ecartant ainsi l’hypothèse d’un projet découpé en plusieurs textes pour faciliter son adoption, qu’il avait lui-même évoquée il y a un mois.
Borne fragilisée
Dans un contexte toujours tendu, en raison de l’opposition à la réforme des retraites, Borne se trouve sur un siège mouvant, notamment en raison de l’usage gourmand de l’article 49.3 de la Constitution. En effet, plusieurs élus de l’opposition ont demandé la démission de la Première ministre.
A la sortie d’un entretien à Matignon, Marine Le Pen a jugé qu’Elisabeth Borne «n’avait plus de crédit» pour assumer sa fonction. Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche, publié en mars dernier, 71% des Français souhaitaient eux un remaniement de l’exécutif.
Devant cette exigence et ces remarques, plusieurs membres de son gouvernement, ainsi que le président lui-même, bataillent évidemment pour la soutenir. Ce mardi 25 avril, encore, le porte-parole de Renaissance a réaffirmé la confiance du parti dans le soldat Borne. Mais jusqu’à quand ?