La taxe foncière 2022 que certains administrés ont déjà reçu a subi une hausse de 14%, votée au printemps dernier par la municipalité. Les Marseillais dénoncent une augmentation démesurée.
La taxe foncière qui arrive en ce moment dans les boîtes aux lettres marseillaises sera encore plus lourde que d’habitude pour les 175.000 propriétaires de la cité phocéenne. C’est d’ailleurs la ville qui enregistre la plus forte hausse avec 14% d’augmentation. Une augmentation votée au printemps dernier en conseil municipal par la majorité, qui se justifiait en expliquant que le point d’indice des fonctionnaires décidée par l’État avait augmenté, ainsi que la hausse des prix de l’énergie.
Cette augmentation donc, d’une dizaine d’euros par mois en moyenne dans les foyers marseillais, fait vivement réagir. Selon l’Insee, près d’un propriétaire sur 10 est en situation de pauvreté à Marseille.
Assis en terrasse d’un bar place de Lenche, Jérôme fulmine : « […] 1 480 alors que je payais 1 100 euros l’an dernier. C’est même plus que 14%. Faut pas déconner quand même. C’est toujours les mêmes qui payent. » Ce quadragénaire possède un appartement dans le 6e arrondissement depuis plusieurs années. Avec la suppression de la taxe d’habitation (sur les résidences principales), les villes ne disposent plus que de cet impôt pour faire rentrer de l’argent.
Et alors ? Vous avez vu ce qu’ils me prennent ? Ce sont des voleurs ?!
Le baptême du feu est aussi rude pour Thibaud, commerçant dans le quartier du Panier. « Je l’ai reçu vendredi dernier et quand j’ai ouvert le courrier, je me suis décomposé », raconte ce primo-accédant. Il a acheté son appartement il y a deux ans : « Je ne pensais pas que la taxe augmentait de 200 à 300 euros tous les mois ! Je vais y réfléchir finalement… », ironise-t-il. « J’ai choisi le bon moment pour être proprio, tiens », conclut-il amerement.
De son côté, Catherine a un peu d’expérience au sujet de la taxe puisqu’elle la paie depuis une vingtaine d’années avec son appartement dans le quartier du Panier :
« Ça ne m’a pas étonné, j’ai cru comprendre que la ville était en faillite. Elle a les caisses vides alors elle cherche à les remplir : et c’est chez nous, regrette-t-elle. Septuagénaire, elle n’est pas formellement opposée à cette hausse « si l’argent était bien employé ».
Je vois une dégradation du quartier avec des tags partout et du stationnement sauvage. Je veux bien payer des impôts mais je veux que ça suive de l’autre côté et que les règles soient respectées
poursuit-elle.
Non loin d’elle, Armand explique à son tour :
L’État se désengage des collectivités, il réduit ses subventions et il supprime des impôts locaux comme la taxe d’habitation. À mon avis, la mairie n’a pas beaucoup le choix d’autant qu’elle veut engager des travaux de réhabilitation. Ah ! Bonne Mère…