Durant la crise sanitaire et la fermeture des cinémas, la rédaction de Quotidien Libre vous propose tous les mercredis une sélection de nouveautés disponibles sur les plateformes de streaming ou en VOD.
Call Me By Your Name, ni simpliste, ni sentimental – Italie, 1983. Comme chaque été, le professeur d’archéologie Perlman (Michael Stuhlbarg, qui hérite d’un mémorable monologue paternel) invite un étudiant à peaufiner sa thèse dans sa villa de Lombardie. L’heureux élu est Oliver (Armie Hammer, The Social Network). Sa venue irrite le fils de la famille, Elio (Timothée Chalamet), un adolescent précoce. Non seulement ce génie du piano doit céder sa chambre à «l’usurpateur», mais l’étudiant américain, assuré et nonchalant, s’avère aussi chaleureux que dédaigneux. Désireux d’impressionner cet hôte qui souffle le chaud et le froid, Elio se laisse gagner par un trouble que sa complicité avec son amie française Marzia (Esther Garrel, la fille du cinéaste français) ne dissipe pas. Entre les longs repas et les après-midi au bord de la piscine, Elio et Oliver s’engagent dans une danse qui ne dit pas son nom. Ni simpliste ni sentimental, Call Me by Your Name dépasse le cadre du récit de l’homosexuel pour évoquer de manière bouleversante le mystère de l’amour et l’urgence de vivre. A découvrir absolument. Disponible à partir du 4 mars sur Netflix
Super 8, quand Abrams fait (bien) du Spielberg – C’est l’histoire d’une bande de gamins qui passent leur été à tourner un film de zombies en Super 8 avec la caméra de papa. Nous sommes en 1979 dans un petit village de l’Ohio. Alors que nos «apprentis Spielberg» tournent une séquence poignante d’adieux dans une gare désaffectée, ils assistent à une incroyable catastrophe ferroviaire. Dans la confusion, la caméra est tombée du trépied, mais l’appareil a continué à filmer… une séquence totalement incroyable. Soudain, ce qui se trouve sur ce bout de pellicule Super 8 devient très dangereux, et en même temps très excitant. Le lendemain, d’étranges phénomènes commencent à se produire en ville avant que l’armée américaine ne finisse par débarquer. Neuf ans après sa sortie, le Super 8 de J. J. Abrams n’a pas pris une ride. Il se revoit toujours avec plaisir et s’est même bonifié avec les années. Dans ce divertissement spectaculaire et familial, le réalisateur de Star Wars VII affirme son désir de réaliser avant tout un film qui fait voyager dans le temps, vers une époque dont tout le monde peut se souvenir avec un tant soit peu de tendresse. Par bien des aspects Super 8 se réfère aux comédies adolescentes des années 1980 telles que Les Goonies de Richard Donner ou bien le Standby Me de Rob Reiner. Le film met en scène des galopins désireux de vivre leur propre aventure. Depuis Le Club des cinq d’Enid Blyton, on n’a pas fait mieux en matière de promesse romanesque. Abrams y ajoute simplement cette envie qu’il avait de pouvoir parler des premières amours, ce désir de capter les premiers émois adolescents. Disponible sur Canal + VOD
Allen vs Farrow, un documentaire glaçant – La série documentaire américaine inédite recueille les témoignages accablants de la fille et de l’ex-compagne de Woody Allen. L’été 1994, Mia Farrow accuse Allen, avec lequel elle est en couple depuis douze ans sans habiter sous le même toit, d’avoir abusé de leur fille Dylan, 7 ans, dans leur maison du Connecticut. La mère a même filmé le témoignage de l’enfant. La vidéo laisse un sentiment de malaise. Si ce qu’on entend est vrai, c’est horrible. Si tout est inventé, c’est encore pire. Allen et Farrow étaient en pleine séparation. L’actrice avait découvert des polaroïds de Soon-Yi sans équivoque, «plus Hustler que Playboy ». Le documentaire Allen vs Farrow, dont les deux premiers volets sont diffusés sur OCS à la demande, et les deux derniers les 8 et 15 mars, donne la parole au seul clan Farrow. Prévenus au dernier moment, Allen et Soon-Yi ont refusé de répondre. On a seulement droit à des extraits de l’autobiographie du réalisateur en voix off. Un bien curieux procédé. Disponible sur OCS