Il n’est pas question de rouvrir «un “quoi qu’il en coûte” pour toutes les professions de France et de Navarre, parce que ça ne serait pas la bonne solution», a précisé le ministre de l’Économie.

En pleine crise énergétique et alors que les factures des professionnels flambent, Bruno Le Maire va rencontrer les représentants de la restauration jeudi à 17 heures, en compagnie de sa collègue du gouvernement Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME.
Le ministre de l’Économie a annoncé cette rencontre mercredi matin sur France Inter, sans indiquer si les restaurateurs, à l’instar des boulangers, allaient obtenir des aides supplémentaires face à la hausse des prix de l’énergie. Le locataire de Matignon s’est contenté d’affirmer sur France Inter qu’ils n’obtiendraient «pas la même chose (que les boulangers) parce que la situation est très différente». «Chacun n’aura pas les mêmes dispositifs», a-t-il répété.
Selon le numéro deux du gouvernement, la logique de l’exécutif en 2023 a quelque peu changé par rapport à 2022. «En 2023, les aides désormais seront ciblées sur ceux qui en ont le plus besoin», a-t-il souligné. Ainsi, «nous ne rouvrirons pas un “quoi qu’il en coûte” pour toutes les professions de France et de Navarre, parce que ça ne serait pas la bonne solution», a-t-il fermement précisé.
Une extension du bouclier tarifaire réclamée
Au cabinet de Bruno Le Maire, on précise que la réunion de jeudi servira surtout à «rappeler aux restaurateurs toutes les aides qui existent et auxquelles ils sont éligibles» et à «faire de la pédagogie». «Les restaurateurs ont droit à toutes les aides», répète-t-on à Bercy. Et d’en dresser la liste : report du paiement des impôts et des cotisations sociales annoncé par Élisabeth Borne mardi, guichet d’aide au paiement des factures de gaz et d’électricité, amortisseur électricité, voire accompagnement personnalisé offert par l’État dans chaque département. «Ces aides ne sont pas assez connues», admet-on dans l’entourage du ministre de l’Économie.
Vous êtes boulanger, boucher, restaurateur ou vous avez une PME. Fin 2022, vous avez eu des factures d’électricité élevées. L’État a mis en place un guichet d’aide pour vous. C’est simple, rapide et efficace. Allez sur le site https://t.co/i6Fu3kCjw7.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) January 4, 2023
De leur côté, les professionnels de la restauration ont du mal à comprendre un traitement différent de celui des boulangers. «Nous sommes aussi de gros consommateurs en électricité avec nos fours et nos chambres froides. Nous faisons également face à l’inflation des matières premières», pointe Franck Trouet, porte-parole du syndicat des indépendants de l’hôtellerie-restauration, le GNI. En ce sens, le syndicat demande que le bouclier tarifaire soit étendu aux entreprises qui possèdent un compteur électrique d’une puissance inférieure à 36 kVA, pour que la majorité des restaurants puissent y être éligibles. «Nous sommes appelés par des professionnels angoissés qui sont au bord de la faillite», poursuit-il. Mais cette extension du bouclier tarifaire n’a pas été obtenue par la profession des boulangers.
Mardi, à la suite d’une réunion à Bercy, les fournisseurs d’énergie se sont de leur côté engagés à renforcer leurs aides aux entreprises. Notamment à faire «figurer sur la facture de janvier le bénéfice de l’amortisseur qui pourra représenter en moyenne une réduction de 20% du prix de la facture», a déclaré Bruno Le Maire. Bercy a également obtenu des énergéticiens qu’ils permettent aux boulangers de résilier leurs contrats sans frais en cas de hausse «prohibitive» et pour autant qu’elle «menace la survie de l’entreprise». Avoir accès à cette possibilité est également demandé par l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih). «Nous voulons la même chose. Nous en avons besoin aussi», plaide Franck Delvau, patron de l’Umih Paris Île-de-France.