Les députés britanniques ont adopté jeudi une motion du gouvernement prévoyant un report du Brexit ainsi qu’un nouveau vote sur l’accord de retrait de l’Union Européenne négocié par Theresa May avec Bruxelles, offrant une bouffée d’oxygène à la Première ministre.

La Première ministre britannique Theresa May s’exprime devant la Chambre des communes, le 13 mars 2019 I UK PARLIAMENT/AFP / MARK DUFFY
A 15 jours de la date prévue du Brexit, les députés ont décidé son report par 412 voix, contre 202. La motion prévoit un court report, jusqu’au 30 juin prochain, si les députés approuvent d’ici le 20 mars l’accord de retrait de l’UE de Theresa May, qu’ils ont déjà retoqué à deux reprises. Si l’accord est recalé à nouveau, le report devra aller au-delà du 30 juin prochain et impliquera l’organisation des élections pour le parlement européen en mai. Quatre amendements ont été débattus, avant ce vote. L’un, déposé par le Groupe indépendant -qui regroupe des élus ayant fait sécession du Parti travailliste et du Parti conservateur-, a préconisé une prolongation de la période de deux ans prévue par l’article 50 du Traité européen de Lisbonne pour sortir de l’UE, donc au-delà du 29 mars, afin d’organiser un second référendum. Un deuxième amendement, travailliste, a défendu une reprise du contrôle du processus de Brexit par le Parlement, ce qui pourrait conduire à l’organisation d’une série de votes sur différentes options. Un troisième, également déposé par un député travailliste, a eu pour but de bloquer un nouveau vote sur l’accord conclu par Mme May avec Bruxelles fin novembre. Enfin, le leader du Labour, Jeremy Corbyn, a déposé un amendement prévoyant que Mme May demande aux dirigeants de l’UE un report du Brexit pour donner au Parlement le temps de trouver une majorité pour une approche différente. Pour rappel, mercredi soir, la Chambre des Communes a rejeté l’option d’une sortie sans accord quelles que soient les circonstances au cours d’une nouvelle séance houleuse, pendant laquelle des députés conservateurs et même des ministres ont défié les consignes de vote de Mme May dont l’autorité a volé une nouvelle fois en éclats.
Si des membres du gouvernent sont autorisés à ignorer les instructions du gouvernement (…) il n’y a plus de gouvernement pour longtemps, a jugé la chef du service politique de la BBC Laura Kuenssberg.
Ce vote contre un « no deal » n’est cependant pas contraignant pour tout le monde et cette option était loin d’être exclue si aucun accord n’intervenait. Une perspective qui ne déplait pas par exemple au président américain Donald Trump, qui a plaidé par le passé pour un Brexit « dur ».
Mon gouvernement est prêt à négocier un grand accord commercial avec le Royaume-Uni. Le potentiel est illimité !, a-t-il tweeté.