Depuis l’automne dernier, le gouvernement a déployé différentes aides pour soutenir les ménages les plus modestes face à la hausse des prix de l’énergie. L’objectif ? Alléger les factures de gaz, d’électricité, de fioul et d’essence. Quotidien Libre fait le point.

Il ne reste que quelques heures pour demander l’indemnité carburant, cette enveloppe de 100 euros réservée aux automobilistes modestes. Dans les semaines et mois à venir, d’autres dispositifs de soutien face à la flambée des prix de l’énergie vont également prendre fin. Mais certains bénéficient d’une prolongation. Voici un tour d’horizon des différentes aides en cours, et des dates butoirs pour réaliser les demandes à temps.
Indemnité carburant -Lancé en janvier, le dispositif de l’indemnité carburant prendra fin ce vendredi 31 mars, après avoir été prolongé d’un mois. Cette aide de 100 euros, sous conditions de ressources, est destinée aux automobilistes qui utilisent leur véhicule pour se rendre sur leur lieu de travail ou directement pour travailler. Ce sont dix millions de foyers fiscaux les plus modestes qui sont éligibles à cette enveloppe, qui représente une remise de plus de 10 centimes par litre pendant un an, selon l’exécutif. Cette aide était venue remplacer la ristourne généralisée à la pompe qui a cessé à la fin de l’année 2022.
Pour faire sa demande juste avant la clôture du dispositif, rendez-vous sur le site ict.impots.gouv.fr. Un formulaire à remplir par exemple sur son téléphone, comme l’a fait Adrien Rodriguez, un bénéficiaire qui a failli manquer le coche de peu. « 100 euros, c’est pas mal, mais une seule fois dans l’année, ce n’est peut-être pas assez », réagit le jeune homme dans le reportage du 20H de TF1, à retrouver en tête d’article. Près de quatre millions de personnes ont déjà reçu un versement.
Tous les automobilistes pourront en revanche profiter d’un plafonnement des tarifs dans les stations-service de TotalEnergies jusqu’à la fin de l’année : « le diesel et l’essence ne dépasseront pas 1 euro 99 », avait déclaré le mois dernier sur TF1 son PDG Patrick Pouyanné. Une mesure mise en œuvre dans les 3400 stations du groupe, qui représentent environ un tiers des 10.000 stations françaises. L’entreprise, qui a engrangé 20,5 milliards d’euros de bénéfices en 2022, avait été mise sous pression par Emmanuel Macron, qui lui avait réclamé un « geste » dans ce contexte d’inflation.
Aides pour le chauffage au bois ou au fioul – Les aides destinées aux ménages modestes se chauffant au bois ou au fioul vont être prolongées d’un mois, a annoncé jeudi le gouvernement. Pour cause, tous « ceux qui y avaient droit n’avaient pas pu en bénéficier », a déploré la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. Au total, 1,6 million de foyers se chauffant au fioul sont éligibles jusqu’au 30 avril à cette aide comprise entre 100 et 200 euros. Quant au chèque bois, qui va de 50 à 200 euros selon les revenus, la composition familiale et le type de combustible, la demande pourra être effectuée jusqu’au 31 mai pour les 2,6 millions de foyers éligibles.
Dans les deux cas, il faut se connecter sur le site chequeboisfioul.asp-public.fr pour solliciter ces dispositifs. Jonathan a rempli son dossier il y a trois semaines, et vient de recevoir une aide de 200 euros. « Cela va nous permettre de racheter une palette, et nous chauffer trois ou quatre mois de l’année à peu près », explique le jeune homme dans le reportage.
Chèque énergie – Le chèque énergie 2023, dédié aux 20% des ménages les plus modestes, sera quant à lui versé à partir du 21 avril. Cette enveloppe, dont le montant varie entre 48 euros et 277 euros, ne nécessite aucune démarche : elle sera adressée directement par courrier aux foyers concernés. Elle pourra être utilisée jusqu’au 31 mars 2024, cumulable avec les autres dispositifs. « On peut l’utiliser pour payer sa facture d’électricité, de gaz, de bois, toutes les énergies qui servent à se chauffer », avait rappelé mi-mars Agnès Pannier-Runacher.
Au total, 5,8 millions de ménages sont concernés, à savoir ceux « dont le revenu fiscal de référence par unité de consommation (RFR/UC) est inférieur à 11 000 euros en 2021 », selon le ministère. Distribué depuis 2018, le chèque énergie est versé une fois par an au printemps, auquel s’est ajouté fin 2022 un chèque exceptionnel de 100 à 200 euros pour 12 millions de foyers.
Bouclier tarifaire – Les clients résidentiels abonnés du gaz ou de l’électricité peuvent profiter du « bouclier tarifaire » qui bloque les tarifs ou leur augmentation, un dispositif qui a été prolongé jusqu’à la fin de l’année. La hausse est limitée à 15% pour le gaz depuis le 1er janvier, et 15% également pour l’électricité depuis le 1er février. Aucune démarche n’est à effectuer pour en bénéficier. Quant aux copropriétés, l’aide est aussi, depuis le 1er janvier, directement demandée et répercutée par le fournisseur d’énergie.