Ce lundi 20 mars, deux motions de censure doivent être examinées par l’Assemblée nationale. Une du Rassemblement national et une autre transpartisane du groupe LIOT.

Jamais chef du gouvernement n’aura essuyé autant de motions de censure déposées à son encontre. En dix mois à Matignon, Élisabeth Borne a vu son poste remis en jeu par l’Assemblée nationale quatorze fois. Ce lundi 20 mars, la Première ministre est confrontée au vote des députés pour la quinzième et la seizième fois.
Nommée à Matignon en mai 2022, Mme Borne a fait face à un premier scrutin dès juillet pour avoir refusé de demander la confiance aux députés, au lendemain d’élections législatives peu favorables au camp présidentiel. La motion de censure déposée par la NUPES n’avait obtenu que 145 voix pour, bien loin des 289 nécessaires.
Au cours des mois qui suivent, seulement trois motions de censure, celles du 24 octobre du 31 octobre et du 4 novembre et toutes déposées dans le cadre de l’étude du budget 2023, ont fait (beaucoup) mieux et franchit la barre des 200 votants. Le schéma de vote a toujours été le même : les voix du Rassemblement national qui s’ajoutent à celles des élus NUPES.
Pour autant, aucune de ces motions n’a réussi à atteindre la majorité absolue. Le scrutin le plus serré s’est joué le 24 octobre et 52 voix manquaient encore pour faire chuter le gouvernement d’Élisabeth Borne.
Les calculatrices et les téléphones portables ont chauffé tout le week-end
Aujourd’hui, la majorité se situe à 287 voix. Et pour la première fois, le groupe d’opposition LIOT est le dépositaire de l’une des deux motions de censure examinées. Qu’est-ce que ça change ? A minima, le scrutin s’annonce plus serré et la marge des 52 voix conservées par Élisabeth Borne risque de se réduire.
L’autre hypothèse est la chute du gouvernement, mais elle reste de l’ordre du peu probable 24 heures avant le vote. Puisqu’il faut environ une trentaine de voix de députés LR pour que la motion de censure soit adoptée. Alors que les élus Les Républicains refusent d’ordinaire d’associer leurs voix à celle de LFI et du RN, la motion du groupe LIOT – ajouté à la colère vis-à-vis du gouvernement – en fait réfléchir plus d’un. Mais combien ? C’est la question à 1.000 d’euros.
Les calculatrices et les téléphones portables ont chauffé tout le week-end, dans un remake de la journée de jeudi avant l’activation du 49-3. Et dans l’opposition, comme dans la majorité, on fait mine d’être optimiste. Alors que le ministre de l’Économie Bruno Le Maire « ne pense pas » que le gouvernement tombera, le président LFI de la Commission des Finances Éric Coquerel juge ce scenario « possible ». Rendez-vous cet après-midi pour savoir qui des deux a raison.