Parmi les sépultures retrouvées à Autun figure un sarcophage en grès intact, vieux de 1500 ans, qui pourrait révéler une dépouille bien conservée.
Cent cinquante tombes datant du milieu du IIIe au Ve siècle, dont l’une pourrait contenir une dépouille bien conservée, ont été mises au jour à Autun (Saône-et-Loire) lors de fouilles d’une importante nécropole du nord de la Gaule, a-t-on appris vendredi auprès de l’organisateur du chantier. Les recherches préventives, entamées avant le démarrage du chantier d’une maison, ont dévoilé une nécropole qui accueillait les sépultures chrétiennes parmi les plus anciennes de la moitié nord de la Gaule, a précisé l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), en charge des recherches.
Les huit archéologues ont notamment retrouvé l’une des premières mentions du Christ en Gaule, l’inscription de Pektorios, datée du IVe siècle, précise l’Institut. Parmi les 150 tombes, ils ont découvert un sarcophage en grès vieux de 1500 ans encore hermétique qui pourrait révéler une dépouille bien conservée, a indiqué Nicolas Tisserand, coresponsable des fouilles, précisant que cette tombe «sera ouverte à la fin» du chantier prévue en août. Les autres cercueils sont en «majorité» en bois, mais des sépultures en plomb beaucoup plus rares et des coffrages recouverts de tuiles, ont été également révélés. Les cercueils de plomb sont très peu courants dans la moitié nord de la France. Autun en est l’un des gisements les plus importants, avec une quarantaine d’exemplaires connus, dont huit issus de la fouille en cours. Les recherches, menées près de l’église paléochrétienne de Saint-Pierre-l’Estrier, l’une des plus anciennes d’Europe, Saint-Pierre-l’Estrier, ont aussi livré les vestiges de six mausolées carrés en pierre de 10 m2 renfermant au moins une tombe et les traces d’un édifice en bois. Quatre imposants sarcophages en grès ont été découverts en parfait état avec leurs couvercles, énumère Nicolas Tisserand.
Aucun objet n’a été trouvé car les défunts ont été inhumés dans le plus strict dénuement selon le précepte de la religion chrétienne,
ajoute-t-il.
Les recherches ont lieu sur une parcelle de 1300 m² située dans un vaste site funéraire de 3 ha resté intact au nord-est de l’ancienne ville romaine, a précisé l’archéologue Carole Fossurier qui dirige le chantier. Fondée au Ier siècle avant notre ère, la cité romaine d’Autun a été un des hauts lieux de la chrétienté médiévale depuis la fin de l’Antiquité.