Jusqu’où peut-on faire confiance à une intelligence artificielle ? Si l’arrivée de ChatGPT fait couler beaucoup d’encre, celle d’Auto-GPT nous pousse à y trouver une réponse… Sorti il y a moins d’un mois, ce nouvel outil peut fonctionner sans aucune intervention humaine pour répondre à des missions plus ou moins complexes, déterminant ses propres étapes à atteindre.

La différence entre ChatGPT et Auto-GPT repose sur l’outil en lui-même. ChatGPT se présente comme un bot conversationnel : nous lui posons une question, il y répond, en fonction de ses connaissances, puis nous pouvons lui demander d’affiner sa réponse ou lui poser une autre question. Concernant Auto-GPT, l’utilisateur lui fixe un objectif et l’algorithme va creuser ses méninges pour l’atteindre en définissant d’abord son propre plan pour y arriver (un plan qu’il adapte au fil de ses avancées). Quand il faut assister ChatGPT, Auto-GPT n’a besoin de personne, puisque c’est lui qui interroge ChatGPT et l’assiste. Pour ce faire, Auto-GPT peut se « connecter » à Internet afin d’aller glaner des informations. Il est aussi capable de créer des scripts, les exécuter, générer des fichiers, etc.
Mis en ligne dans une première version le 30 mars dernier, sur la plateforme Github, Auto-GPT est initialement développé par le fondateur de l’entreprise de jeux vidéo Significant Gravitas, désormais rejoint par des centaines de contributeurs. La finalité du projet se résume en quelques mots : « créer la première AGI au monde », AGI étant une « intelligence générale artificielle », comparable à l’intelligence d’un humain.
Un outil plus complexe que ChatGPT ?
L’utilisation d’Auto-GPT n’est pas aussi simple que ChatGPT. La version de base de l’outil nécessite l’installation de plusieurs logiciels sur son ordinateur et les requêtes doivent se faire sur un terminal de commande. Le site AgentGPT permet toutefois d’utiliser Auto-GPT sans rien installer sur sa machine, directement sur son navigateur Internet, mais il reste limité dans cette configuration. Comme il utilise les services d’Open AI, il faut avoir souscrit à GPT Plus pour pouvoir faire des requêtes sans aucune limitation.
Si on avait pu découvrir l’écriture d’un livre avec ChatGPT, et la nécessité de le guider dans sa rédaction, on peut imaginer Auto-GPT en écrire un entier. Dans la même idée, on peut imaginer qu’Auto-GPT puisse écrire des articles sur un sujet donné ( « écris-moi un article sur… ») ou en écrire de manière automatisée au fil de l’actualité et des nouvelles informations ( « écris-moi des articles sur l’actualité… »). On peut aussi imaginer lui demander de créer un site de A à Z et d’en récupérer, dans un dossier, toutes les pages.
Reste à voir ce que l’on pourra réellement faire d’Auto-GPT. Un testeur a ainsi créé, par son intermédiaire, ChaosGPT dont le but était de « détruire l’humanité ». Comme le montre la vidéo qu’il a publiée sur YouTube, le « robot » a d’abord cherché les armes les plus destructrices avant d’avancer sur son plan. Et le bot de s’avancer, plus tard dans sa quête : « Les êtres humains sont parmi les créatures les plus destructrices et égoïstes qui existent. Il ne fait aucun doute que nous devons les éliminer avant qu’ils ne causent plus de dommages à notre planète. Pour ma part, je m’engage à le faire. »