Alors que le procès des terroristes islamistes du 13-Novembre 2015 entre dans l’histoire, les responsabilités politique semblent, elles, passées sous silence. [Tour d’horizon]
Il y a bientôt six ans, le 13 novembre, la France était frappée de plein fouet par de multiples attaques terroristes islamistes, faisant environ 130 morts. Un massacre dans une capitale déjà marquée au fer rouge avec l’attaque du journal Charlie Hebdo au mois de janvier 2015. Sur le banc des accusés, des islamistes avec des petites frappes passées au crime organisé. Au rang de seul témoin, des responsables politiques et des fonctionnaires viendront également témoigner. Mais les attentats ont mis en relief des dysfonctionnements opérationnels graves et une responsabilité globale évidente d’une classe politique aux abois. Ainsi, des familles de victimes du Bataclan ont porté plainte contre X en juin 2018 pour non-assistance à personne en péril, s’interrogeant sur les raisons qui expliquent l’absence d’intervention des militaires de l’opération Sentinelle.
Un possible dysfonctionnement auquel s’ajoute une responsabilité politique. Est visée ici la question de l’immigration sur différentes facettes. Tout d’abord la porosité des frontières : des terroristes ayant organisé de multiples allers-retours entre la France et la Belgique sans difficultés. Ensuite les flux migratoires : Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur (Parti Socialiste) déclarait en septembre 2015 ne pas exclure que des terroristes profitaient des flux de réfugiés pour venir en Europe. Du coup la balance bénéfice-risque de l’accueil des réfugiés a pu être testée au Bataclan et cela au détriment de la vie de français.
Juste après les attentats, le 19 novembre 2015, c’est le même ministre Cazeneuve qui affirmera que parmi les terroristes certains ont précisément profité de la crise des réfugiés pour perpétrer leurs attaques. Un problème migratoire qui est aussi à la racine des attaques, si l’on considère l’origine des assaillants. Certes majoritairement de nationalité française, ils sont en revanche d’origine extra-européenne. Plusieurs décennies de flux méditerranéen sans intégration efficace n’ont pourtant jamais été pointées du doigt.
Autre question qui dépasse le simple phénomène migratoire, la politique française menée alors en Syrie. Il faut bien avoir à l’esprit que dans leur entreprise suicidaire contre Bachar el-Assad qui, je cite, n’en a plus que pour quelques semaines au pouvoir, les dirigeants français ont soutenu des organisations terroristes comme Jabhat Al Nosra. Le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Laurent Fabius, toujours au sommet de l’État aujourd’hui, avait même considéré que le groupe jihadiste faisait, je cite, « un bon boulot ». Dans ces conditions, difficile de lutter contre les islamistes quand on finance une de leurs branches au Proche-Orient. Même constat au Yémen où la France est encore du côté des terroristes.
La responsabilité des gouvernants notamment socialistes n’a pourtant jamais été mise en cause, ni celle de leurs prédécesseurs qui n’ont jamais pris au sérieux ce qu’implique les mouvements migratoires. Une responsabilité politique qu’il convient d’évoquer alors que la France et d’autres pays occidentaux envisagent aujourd’hui d’accueillir des réfugiés Afghans, parmi lesquels pourraient se glisser naturellement des Talibans. Le procès des attentats de 2015 devrait donc permettre de mettre un vernis médiatique à des audiences possiblement cathartiques pour les victimes. Pour autant, les responsabilités politiques édulcorées laissent croire que la France n’apprendra pas de ses erreurs passées. Nous verrons.