Une vaccination outrancière obligatoire annoncée à demi-mots, de mea culpa en fausses pleurnicheries… L’intervention présidentielle de mercredi soir semble faire craindre le pire. Eléments d’explication sur une posture mensongère qui ne dit pas son nom.
En campagne à la télévision, Emmanuel Macron s’est justifié et s’est félicité. Se prenant pour le divin enfant, le locataire de l’Elysée était mercredi soir sur TF1 pour répondre à deux journalistes : Audrey Crespo-Mara est Darius Rochebin. Singulièrement conciliants, ils lui ont permis de dérouler une litanie de ses prouesses politiques durant 1h40 avec seulement 20 minutes consacrées à la crise sanitaire. 20 minutes suffisantes pour mettre le feu aux poudres. Evoquant la possibilité de se diriger vers l’injection de doses de vaccins régulières, Macron n’a pas écarté la vaccination obligatoire affirmant même « on y est presque ». Une mesure qui peut paraître étonnante alors que la majorité de la population est déjà vaccinée, mais aussi une mesure qui lui garantit une opposition qui pourrait virer à l’hystérie si la mesure venait à être étendue à nos enfants.
Peu compréhensif de l’attachement viscéral que les Français peuvent avoir pour leurs progénitures, Macron sait toutefois qu’en imposant un tel process il s’expose à une réaction d’hostilité sans précédent, qui peut pourrait tourner à la violence – c’est probablement ce qu’il souhaite afin de disqualifier l’opposition – mais pourrait aussi lui coûter probablement la présidentielle. S’il a affirmé que le pass sanitaire est provisoire, il ne présente aucune date de fin de son application. Ce qui revient à dire qu’il est illimité pour le moment.
Interrogé sur la société de surveillance qui s’installe, il n’a pas contredit son interlocuteur mais il affirme que sa préférence va plutôt pour le terme société de vigilance. Interrogé sur la gestion de la crise, le président a larmoyé à plusieurs reprises ce qu’il qualifie être son « humilité », puis a dressé l’éloge de la gestion sanitaire calamiteuse depuis deux ans et demi poussant le vice jusqu’à saluer le travail d’Agnès Buzyn ! Affirmant à propos de la crise qu’il ne veut pas refaire l’histoire mais prenant soin « en même temps » de donner une version très personnel du déroulement des événements futurs, Macron a rejoué le vocabulaire pseudo-guerrier évoquant une situation de front. Un président qui n’a jamais effectuer de service militaire – même pas ses « trois jours » – mais qui semble attiré par les uniformes… Chacun livrera sa propre interprétation.
Vantant son plan de 2018 pour l’hôpital, il a expliqué que le problème ne résidait pas dans le manque de lit mais dans le manque de personnel. Cherchez l’erreur. Une intervention sur les questions sanitaires ponctuée de pause sensée marquer l’émotion d’un chef d’Etat, les yeux baissés qui est fondamentalement dénuée d’empathie lorsqu’il parle du personnel hospitalier notamment. Alors que dire des Français.
En affirmant écouter les scientifiques, ou du moins sa propre équipe du Comité consultatif national d’éthique, le président a surjoué la même ritournelle que celle depuis le début de la crise sanitaire poussant ainsi toujours plus loin la logique vaccinale, noyant son propos sur la vaccination obligatoire dans un fourretout d’autosatisfaction. Et si le covid n’a tenu que 20 mn dans un format télévisuel pontifiant sans intérêt de près d’1h45, la voie empruntée par Macron n’infléchit pas. Aller doucement mais sûrement vers la vaccination obligatoire et les injections pour les enfants. Ce vendredi matin, le Comité consultatif national d’éthique a approuvé l’ouverture de la vaccination à tous les 5-11 ans.