En 2020, 8 719 policiers et gendarmes avaient déjà été blessés en mission, soit un par heure en moyenne.
Depuis plusieurs années déjà, le constat est sans appel : l’uniforme bleu ne fait plus peur. Conséquence ? S’en prendre physiquement aux policiers et gendarmes devient presque banal. Et ces derniers mois, le phénomène semble s’être accéléré, avec la mort d’Éric Masson en Avignon et celle de Stéphanie Monfermé, une fonctionnaire de police, poignardée à mort dans un commissariat de Rambouillet. Mais ces deux événements dramatiques ne sont en fait que la partie émergée de l’iceberg. Seul sur le seul premier trimestre de 2021, quelque 727 agents ont été blessés en opérations, révèle nos confrères du Figaro.
Un policier blessé par heure
2020 représentait déjà une année noire pour les forces de l’ordre. Pas moins de 8 719 policiers et gendarmes avaient été blessés en mission en un an, soit un par heure en moyenne, selon les chiffres de l’Observatoire national de la délinquance, relayés par le quotidien. Onze d’entre eux avaient également trouvé la mort au service des Français. Ce triste bilan s’ajoutait à celui des refus d’obtempérer, au nombre de 24 000 par an, soit 60 par jour, qui reflète de la même façon la détestation de l’uniforme. Malgré ces chiffres éloquents, le gouvernement refuse toujours de parler de zones de non-droit. « Les policiers et les gendarmes interviennent partout et tout le temps », a martelé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, dans une interview donnée au Figaro le 7 mai dernier. Et si les forces de l’ordre sont autant attaquées, c’est simplement parce que, « touchés au cœur de leur trafic, les dealers sont déstabilisés et tentent de nous impressionner ».