Ce dimanche 25 avril, plusieurs rassemblements en mémoire de Sarah Halimi se sont déroulés partout en France. Les participants souhaitaient réclamer «justice» et faire part de leur «colère» après la décision de la Cour de cassation qui a confirmé l’irresponsabilité pénale de Kobili Traoré qui a tué cette femme juive, en 2017 à Paris.
Dans la capitale, sous le mot d’ordre «Sans justice, pas de République», le rassemblement organisé à l’initiative du collectif Agissons pour Sarah Halimi a commencé à 14 h, place du Trocadéro (16e). On recensait 20.000 personnes et une vive émotion. L’initiative a également pu compter sur le soutien de plusieurs personnalités ou responsables religieux, comme l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi ou le réalisateur Alexandre Arcady. Les organisateurs de la manifestation ont indiqué qu’ils espéraient «une cohésion nationale». D’autres manifestations ont également été programmées dans plusieurs autres villes comme à Lyon, Lille, Marseille, ou encore Bordeaux. A plusieurs milliers de kilomètres de la France, en Israël, des rassemblements se sont également tenus à Tel-Aviv et Jérusalem.
Un élan populaire et justifié en réaction à la décision, le 14 avril dernier, de la Cour de cassation, soit la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français, qui avait rejeté le pourvoi formé par la famille de Sarah Halimi. Le pourvoi avait été élaboré dans le but de contester la décision rendue en 2019 par la cour d’appel de Paris, qui avait déclaré le meurtrier de Sarah Halimi irresponsable pénalement sur la base de trois expertises. Pour les experts psychiatres, Kobili Traoré avait commis les faits au cours d’une «bouffée délirante» sur fond de forte consommation de cannabis. La Cour de cassation, tout en validant le caractère antisémite du crime, a confirmé l’irresponsabilité pénale de ce dernier. Face à cette décision fermant la porte à un procès aux assises, la famille de Sarah Halimi, 65 ans à sa mort, a manifesté son intention de saisir la justice israélienne afin d’obtenir un procès contre le meurtrier. En vertu du droit israélien, lorsque la victime est juive et que le crime est de nature antisémite, la justice de l’Etat hébreu peut en effet être saisie.
Des insultes antisémites avant le meurtre
Au cours de la manifestation, le frère de Sarah Halimi est publiquement intervenu. Il a affirmé que, plusieurs années avant le meurtre de la sexagénaire, cette dernière était déjà la cible d’insultes antisémites de la part de Kobili Traoré et de sa sœur. Un témoignage qui va dans le sens d’un assassinat bel et bien motivé par l’antisémitisme, et non par une « bouffée délirante » à la suite de la consommation de cannabis.