Jérôme Gaillard a reconnu avoir tué sa femme, dont il était séparé depuis septembre. Ses parents étaient au fait de ce projet de meurtre.
Jérôme Gaillard a été mis en examen pour meurtre par conjoint et tentative de meurtre pour avoir tué sa femme Magali Blandin, le 11 février 2021 à Monfort-sur-Meu, près de Rennes. Les parents et le voisin du principal mis en cause ont également été mis en examen pour complicité et ont été placés en détention provisoire.
Agés de 72 et 75 ans, les parents de Jérôme Gaillard semblaient être au courant de la volonté de leur fils de tuer la mère des quatre enfants. A l’heure où nous écrivons cet article, nous ignorons encore les contours de leur participation à ce projet macabre.
Dans la nuit de samedi à dimanche, les parents de Jérôme Gaillard ont pourtant été amenés en prison. Agés de 72 et 75 ans, ces retraités ont été mis en examen pour « complicité de meurtre par conjoint » et « tentative de meurtre par conjoint » pour leur implication présumée dans l’assassinat de Magali Blandin à Montfort-sur-Meu, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Vendredi soir, leur fils avait avoué avoir tué sa femme, dont il était séparé depuis le mois de septembre. Jérôme Gaillard a reconnu avoir frappé Magali Blandin avec une batte de base-ball sur le palier de son appartement avant de se débarrasser du corps dans une zone boisée de Boisgervilly.
C’est là, à moins de deux kilomètres de son domicile de Montauban-de-Bretagne, que les gendarmes ont découvert le corps de la mère de famille dans la nuit de vendredi à samedi. Le principal mis en cause a également avoué avoir versé 20.000 euros à des personnes d’origine géorgienne en novembre afin qu’elles tuent la mère de ses quatre enfants. Mais il n’a visiblement pas agi seul. Ses parents auraient à chaque fois aidé leur fils de 45 ans dans des circonstances qui restent à éclaircir. Le voisin, un homme d’origine géorgienne, a été mis en examen pour « destruction de preuve d’un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité » et incarcéré. Vendredi, deux hommes et une femme d’origine géorgienne avaient été mis en examen, dont l’un pour tentative de meurtre.
Une plainte pour violences conjugales classée sans suite
« C’est un complot criminel, une affaire hors du commun, un scénario d’une grande complexité ». Le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc n’a pas caché la complexité du dossier de la disparition de Magali Blandin. Cette mère de quatre enfants avait été vue pour la dernière fois le 11 février aux abords de son appartement de Montfort-sur-Meu où elle avait emménagé en septembre pour fuir le domicile familial. Ce meurtre avait été imaginé dès le mois de novembre par son mari, qui « ne supportait pas qu’elle le quitte », comme l’a fait savoir Me Jean-Guillaume Le Mintier samedi soir aux portes du tribunal correctionnel de Rennes. « Il a toujours été convaincu qu’elle reviendrait. Jusqu’à un événement de novembre où il la croise devant le domicile conjugal. Elle ne le regarde plus, il n’existe plus », expliquait l’avocat. En septembre, Magali Blandin avait porté plainte pour violences conjugales mais l’affaire avait été classée sans suite.
Samedi soir, les enquêteurs n’ont pas souhaité s’étendre sur le rôle des parents du principal mis en cause. « C’est un complot familial qui nécessite encore d’être affiné. C’est assez rare de voir les parents être impliqués dans un projet criminel, voire dans le concours qu’ils ont pu y apporter. L’enquête devra déterminer le rôle de chacun. Jérôme Gaillard dit avoir exécuté sa femme seul. Il va falloir le vérifier », expliquait le procureur Philippe Astruc.
« Quand on a trop d’alibis, parfois, cela en devient louche »
La mise en examen du voisin du principal suspect pour « destruction de preuve d’un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité » semble indiquer que ce Géorgien de 39 ans a pu aider Jérôme Gaillard dans son projet d’assassinat. Quant aux parents, ils sont soupçonnés d’avoir participé au projet de meurtre organisé avec la complicité de plusieurs Géorgiens, mais également de la complicité de meurtre. « Quand on a trop d’alibis, parfois, cela en devient louche », a glissé le procureur samedi soir.
Les parents de Jérôme Gaillard ont-ils couvert leur fils ? Les premiers éléments d’enquête menés juste après la disparition de Magali Blandin avaient révélé un « contexte familial très tendu » mais n’avaient révélé « aucun élément associant le mari à cette disparition ou laissant à penser à sa présence à Montfort-sur-Meu au moment des faits », avait précisé le parquet.