Que vous y mettiez des chewing-gums, un briquet, un préservatif ou des pièces de monnaie, la cinquième et toute petite poche d’un jean intrigue. D’où vient-elle ? Comment peut-elle être utilisée ?
Des jeans, tout le monde en porte, mais peu de personnes connaissent l’origine et l’utilité de leur cinquième et toute petite poche. Si l’intérêt des quatre poches principales, avant et arrière, relève du bon sens – elles servent aujourd’hui d’écrin à votre smartphone ou à vos clés de maison – la présence d’une cinquième, à l’avant, côté droit, interpelle.
D’une largeur de 5 centimètres (2 pouces aux États-Unis), cette poche qui sert plus souvent de refuge aux chewing-gums oubliés ou à la menue monnaie, n’a pas d’utilité évidente. Pourtant, sa fonctionnalité originelle est plutôt subtile et raffinée.
Fruit de la collaboration entre le tailleur américain Jacob Davis et l’homme d’affaires allemand Levi Strauss, le jean est né en 1873. Brevetée dans la foulée, la fabrication d’un jean obéit à des règles très strictes et inchangées depuis sa création.
À l’origine plébiscité par les cow-boys et des ouvriers de chantiers, le jean doit être taillé dans une toile de denim bleue, avoir des coutures orange surpiquées, comporter un talon de cuir à l’arrière, des petits rivets en cuivre, une braguette à boutons (pas de fermeture à glissière !) et cinq poches.
La « poche à gousset », un étui intemporel
Au XIXe siècle, la cinquième petite poche n’était pas inutile et répondait au nom de « poche à gousset ». Elle était bel et bien destinée à accueillir la montre à gousset de son propriétaire. Ces montres d’un autre temps, reconnaissables à leur forme ronde et plate, ne se portaient pas au poignet comme aujourd’hui, mais se glissaient dans une poche, de préférence facilement accessible, à portée de main. Souvent, elles étaient attachées à une fine chaîne métallique, pour que son propriétaire évite de la perdre ou de la faire tomber par inadvertance.
L’origine de cette poche est un reliquat du passé de Jacob Davis. Avant de se lancer avec succès dans l’industrie textile, cet Américain originaire de Russie taillait des pantalons et des poches à gousset sur mesure pour des clients fortunés, adeptes de ces montres de l’époque.
Une poche multifonctions
Avec l’apparition de la montre-bracelet en 1932, cette petite poche connaît un nouvel usage : accueillir le Zippo. À l’époque, ce briquet de luxe devait être impérativement maintenu à la verticale sous peine de se vider et d’imbiber son propriétaire d’essence…
Vestige du passé, la poche à gousset demeure une caractéristique indissociable du jean. Et chacun peut y trouver son utilité : glisser des clés, des pièces de monnaie, des préservatifs, un briquet, voire des lentilles de rechange… Ses usages sont infinis !