Les opposants à la réforme des retraites parviendront-ils à « mettre la France à l’arrêt » le 7 mars ? Jeudi 2 mars, les syndicats CGT et CFDT ont appelé une nouvelle fois à la mobilisation générale. Des perturbations sont à prévoir dans plusieurs secteurs clés de l’économie : ferroviaire, aérien, énergie…

Le ministre des Transports, Clément Beaune a reconnu ce jeudi que la grève du 7 mars sera très suivie : « Dans les transports publics, on sait que ça va être une journée extrêmement difficile » a-t-il déclaré. Il a conseillé d’anticiper ou d’annuler les déplacements professionnels, et de privilégier le télétravail.
Les représentants des fédérations CGT ont appelé jeudi 2 mars à « monter d’un cran » dans la mobilisation contre la réforme des retraites et à « mettre la France à l’arrêt » le 7 mars. La CFDT n’est pas en reste. Geoffrey Caillon, coordinateur CFDT de TotalEnergies, a affirmé jeudi 2 mars 2023 sur BFMTV : « Notre mot d’ordre est d’être un maximum le 7 ».
En matière d’énergie
Parmi les secteurs qui seront concernés par des perturbations, il y a celui de l’énergie avec les électriciens, les gaziers, raffineurs. « La grève reconductible sera effective dans l’ensemble des raffineries françaises, sur l’ensemble des importations », a ainsi clamé Emmanuel Lépine, secrétaire de la fédération CGT de la chimie jeudi 2 mars au siège du syndicat.
Le secrétaire général de la CGT des électriciens et gaziers, Sébastien Ménesplier a promis « une semaine noire dans l’énergie », avec coupures ciblées, blocages, occupations, et toujours « des opérations Robin des Bois » à destination de la population.
Dans les transports
Une forte mobilisation est aussi annoncée dans le transport ferroviaire mais aussi dockers. « Attendez-vous à ce qu’il n’y ait pas de trains, et à ce qu’il n’y ait pas beaucoup de choses à partir du 7 », a renchéri Laurent Brun, pour la CGT-Cheminots. Son homologue des ports et docks, Tony Hautbois, a égrené la représentativité de son organisation dans ce secteur: « 90% des dockers, 80% des portuaires », annonçant une journée « ports morts » le 8 mars.
Le trafic s’annonce aussi compliqué dans le ciel. La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) française a demandé jeudi 2 mars aux compagnies aériennes de renoncer à une partie de leurs vols mardi 7 et mercredi 8 mars, à la suite d’un préavis de grève national, relayé par plusieurs syndicats de contrôleurs aériens. La DGAC a demandé aux compagnies de réduire leur programme de vols de 20% à Paris-Charles-de-Gaulle et 30% à Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse.
Malgré la mise en place d’un service minimum et la réduction préventive du trafic demandée, la DGAC prévoit « des perturbations et des retards », a-t-elle indiqué dans un communiqué. L’administration a invité les passagers qui le peuvent « à reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol ».
Bloquer Paris ?
En Ile-de-France, les organisations syndicales de la RATP ont indiqué qu’à partir du 7 mars prochain, il sera très compliqué pour les usagers d’emprunter les transports en commun. « Il y aura beaucoup de lignes impactées, fermées, a annoncé mercredi 1er mars Bastien Berthier, délégué syndical FO-RATP à BFM. Il y aura très peu de métros, idem au niveau des RER. On peut repartir sur un mouvement comme en 2019 et 2020. »
De son côté, l’intersyndicale de la SNCF souhaite aller encore plus loin avec un objectif : bloquer au moins dix jours la capitale. « Il y aura des assemblées générales qui seront faites tous les matins sur les dépôts, a expliqué Nicolas Hemon, conducteur de train, délégué syndical Sud-Rail à BFM. Et puis ce sont les collègues sur les Assemblées générales qui décideront de la suite du mouvement. »
D’autres secteurs sont appelés à la grève reconductible, comme les éboueurs et l’ensemble de la collecte des déchets. D’autres fédérations qui ne sont pas encore entrées dans la danse, pourraient se joindre au mouvement, comme la CGT Commerce et la CGT Construction.