C’est Pâques ! Commence une période propice à la dégustation d’un tendre agneau accompagné d’une sélection de bons rouges pas piquée des hannetons.

Le véritable agneau de lait est un agnelet non sevré, comme celui de la fable, qui tète encore sa maman, âgé d’un mois et demi maximum, et ne dépassant pas dix kilos. Les agneaux naissant l’hiver et jusqu’à fin mars, c’est donc eux les véritables agneaux de Pâques. On distingue, au rythme de la courbe de croissance, l’agneau laiton, puis l’agneau de bergerie, suivi de près par l’agneau d’herbe, pour arriver enfin au broutard, un terme qui désigne les animaux qui broutent avec leur mère dans les pâturages, dont les fameux agneaux de pré-salé du Mont-Saint-Michel et de la baie de Somme.
La viande d’agneau rôtie, à la fois goûteuse et délicate, demande des vins pas trop évolués, généreux, aromatiques et relevés de notes d’épices. On pense aux vignobles méridionaux, régions où l’agneau est un élément important des spécialités locales, souvent assaisonné d’herbes de Provence, en particulier de fleur de thym. Mais de nombreuses régions produisent des vins adaptés à la viande d’agneau, comme les vignobles du Sud-Ouest et du Bordelais. Voici notre sélection:
Domaine J.Denuzière
La passion du vin se transmet de génération en génération depuis 1876 chez J.Denuzière. Son Crozes-Hermitage 2019, riche et structuré, est un digne représentant de la plus grande appellation de la Vallée du Rhône septentrionale. Cette cuvée provient d’un terroir composé de roches et cailloux, donnant au vin des arômes complexes de fruits ainsi qu’une grande fraîcheur. Ce 100% Syrah, présente une robe rouge sombre, presque noire avec des nuances rubis. Le nez est fuité, sur des notes de cassis, de mûre et de prunes, et épicé (poivre blanc). Le palais est ample, fruité, généreux d’une belle fraîcheur. Sa bouche juteuse, charme par ses notes de petits fruits noirs associées à des notes épicées, légèrement fumées et sa texture veloutée soutenue par des tanins soyeux. Ouvrir 2 heures avant dégustation et servir à 15°C avec un Navarin d’agneau. Crozes Hermitage 2019. 16€ au domaine
Les Hauts de Lynch Moussas
C’est à l’occasion du millésime 2001 qu’Emile et Philippe Casteja ont décidé de créer les Hauts de Lynch-Moussas, second vin de ce château classé Cinquième Cru dans l’appellation Pauillac. Issu des parcelles plus jeunes dont les vins n’ont pu rejoindre le premier vin, il doit son nom aux vignes qui dominent le château, avec un double assemblage: 38% de merlot et 62% de cabernet sauvignon. Ce Pauillac est aussi le fruit de vendanges manuelles, d’une vinification longue et de soins attentionnés, avec un élevage en barriques neuves ou vieilles d’un vin. Le nez dévoile de belles notes de fruits rouges et de bois exotiques. La bouche est droite, dotée d’une belle mâche et de jolis tannins. Coup de cœur pour ce rouge à « siroter » tranquillement, accompagné d’un biquet de 7 heures ce dimanche. Ouvrir 2 heures avant dégustation et servir à 15°C. Second vin du Château Lynch Moussas, Pauillac, A.O.C Haut Médoc Millésime 2016. 28€ au domaine
Les Grandes Serres
Ce domaine ? Une maison de négoce castelpapale fondée en 1977 à Châteauneuf-du-Pape, par Camille Serres et reprise en 2001 par Michel Picard, investisseur dans de nombreuses régions viticoles jusqu’en Ontario. Désormais installée à Cairanne et à Gigondas, elle propose une large gamme de vins de la vallée du Rhône méridionale (et aussi de Provence) souvent en vue dans nos pages. Ce Châteauneuf du Pape est issu de l’assemblage de Grenache, Syrah et Mourvèdre qui poussent dans des sols de grès rouge, sables, calcaires et galets roulés. Il est élevé en cuves et fûts de chêne (30%) pendant 18 mois. Au nez, le poivré vient chercher les notes de cassis et de prune sombre, de cade et de fraise noire. La bouche ample et gourmande ne manque pas de chic, ni de truculence. Coup de coeur pour ce rouge qui apprécie autant la marque des tanins serrés que le développement fruité, autant le déploiement épicé que le gracieux de l’amertume de la gentiane, autant la fraîcheur que les notes florales qui terminent l’agréable parcours. Bref, sa puissance et sa rondeur en font un bon copain, entre copains sur un curry d’agneau. Ouvrir 2 heures avant dégustation et servir à 14°C. La Cour des Papes rouge 2019. 30€ au domaine