Le coup de com’ du pensionnaire de l’Elysée s’est poursuivi durant trois longs jours dans la cité phocéenne, la semaine dernière. Macron a tenté de séduire la droite parlementaire avant l’annonce d’une mièvre candidature à la prochaine présidentielle. Au programme : police et drogue !
Incapable de présenter un bilan positif en matière de sécurité des Français, Macron était venu dans la seconde ville de France pour ne promettre finalement pas grand chose, avant un hypothétique prochain quinquennat. Durant ses trois jours méditerranéens, le locataire de la rue du Faubourg Saint Honoré s’est offert une visibilité nationale dans une ville souvent considérée comme le symbole de la faillite de l’État face à la délinquance. Le plan de com’ présidentielle a consisté à taper fort sur la question sécuritaire et à ainsi couper l’herbe sous le pied de la droite parlementaire ; une technique qui passait mercredi dernier par un petit coup de brosse à reluire du côté des policiers dans un français parfois approximatif :
Je sais que même parfois vous avez le sentiment (pffff, soupir) qu’au fond on vous demande l’impossible et qu’il faut chaque jour reprendre une mission qui semble absolument sans fin… Ne lâchez rien. Parce que les habitants des quartiers, ils demandent le droit de vivre tranquille et la sécurité. Et ils ne nous écouterons pas sur tout le reste si on réussit pas la bataille de la sécurité. Parce que c’est la première des libertés.
Le droit de vivre tranquille ?!
Outre cette formule malheureuse, voire sotte, Macron a avancé une idée contestable selon laquelle la sécurité est la première des libertés. Pas sûr que les dernières nigauderies auprès de la Police Nationale aient redoré son blason auprès d’une profession qu’il a profondément agacée lors de son quinquennat. Ce qui étonne, c’est l’arrivée de 200 nouveaux agents de Police à Marseille qui s’ajoutent aux 100 agents déjà arrivés en 2021, ainsi que 150 millions d’euros de budget supplémentaire. Pourquoi une telle aide n’est apportée qu’aujourd’hui, surtout à neuf mois de la fin du quinquennat ? Autre coup de com’ : le sujet de la drogue qui, apparemment, lui tient à cœur. D’ailleurs, il n’a pas pu s’empêcher, sur cette question, de diviser les Français en opposant schématiquement ceux qui vendent et ceux qui consomment :
Certains quartiers, certains jeunes, on doit leur permettre de s’en sortir. On doit être très dur avec d’autres, mais en tout cas vous ne pouvez pas être les seuls responsables, jugés comme tel de ces situations. Mais vous êtes le début de la réponse. Parce que si on ne traite pas les symptômes, le reste ne suit pas.
Macron, un président de la République sortant qui ne lâchera rien avec le garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, sur la question de la drogue ? Une annonce qui peut prêter à sourire pour les plus taquins, d’autant que l’actuel ministre de la Justice n’est pas forcément blanc comme neige ou comme poudre en la matière. Des promesses et des millions d’euros envoyés ici et là, avec un pouvoir qui peine à convaincre sur un sujet aussi épineux que la lutte contre le trafic de drogue… L’exposé implique une politique de rupture totale face à une situation explosive. Rappelons que la drogue fait vivre des centaines de milliers de personnes en France en maintenant une relative paix sociale avec la banlieue.
La nuit dernière (lundi à mardi, Ndlr) trois policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST) du 13e arrondissement de Marseille ont été attaqués après avoir interpellé un dealer de drogue cité Frais-Vallon. Ce dernier, menotté, est parvenu à prendre la fuite. L’un des policiers a reçu un coup de bâton derrière la tête.