A deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, et alors que les intentions de vote le placent régulièrement troisième, le candidat « insoumis » s’en est notamment pris à Macron et à Le Pen.
Après son défilé à Paris pour la VIe République la semaine dernière et avant son meeting à Lille le 5 avril où il ressortira les hologrammes, comme en 2017, Jean-Luc Mélenchon était à Marseille, dimanche 27 mars, pour tenter de maintenir sa dynamique, voire de l’amplifier, en vue du premier tour de l’élection présidentielle. Le candidat « insoumis » a notamment mis en garde contre un « second tour low cost » entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les deux adversaires qu’il a visés régulièrement au cours de ce meeting.
« Cette fois-ci, vous le sentez comme moi, on ne sait pas pourquoi, tout d’un coup on s’est dit “On va y arriver”, de tous les côtés », s’est exclamé M. Mélenchon, devant plus de 35 000 personnes, selon La France insoumise. Avant d’ironiser : « Ils rêvaient d’une élection bien tranquille, qui se finirait comme d’habitude, d’un côté M. Macron, annoncé depuis des mois, de l’autre côté Mme Le Pen, alors le premier tour était une sorte de formalité administrative. (…) On se retrouve en bonne compagnie pour un second tour low cost. »
« D’un côté l’actuel propriétaire des lieux [l’Elysée], de l’autre l’héritière de la firme familiale, après qu’elle s’est débarrassée du doberman qui était monté sur la table », a cinglé ensuite M. Mélenchon en référence à Eric Zemmour, qui tenait dans le même temps le plus gros meeting de sa campagne, place du Trocadéro à Paris. Pour le candidat « insoumis », « il y a une différence » entre le président sortant et la candidate du Rassemblement national : « M. Macron, c’est le programme économique de Marine Le Pen, plus le mépris de classe. Marine Le Pen, c’est le programme économique de M. Macron, plus le mépris de race. »
« Je ne réponds pas aux insultes »
Le député des Bouches-du-Rhône a ensuite comparé son programme avec celui de ses deux adversaires. « Les deux sont d’accord pour geler le smic et nous pour le faire passer à 1 400 euros net. Ils veulent mettre la retraite à 65 ans et nous à 60 ans. Ils sont d’accord tous les deux pour baisser les impôts de production, (…) pour relancer le nucléaire sans un mot », a-t-il poursuivi.
Le candidat « insoumis » s’est ensuite adressé aux électeurs de gauche, à deux semaines du premier tour. « Si réellement vous avez l’intention de faire barrage au second tour, j’ai une proposition plus intéressante à vous faire, faites barrage dès le premier tour », a-t-il prévenu.
Alors qu’il est régulièrement visé par la candidate socialiste, Anne Hidalgo, et le candidat écologiste, Yannick Jadot, pour sa « complaisance » envers Vladimir Poutine et « les dictateurs de la Terre », M. Mélenchon a répété à Marseille : « Je ne réponds pas aux insultes. Ça ne m’intéresse pas. » « Je me comporte d’une manière responsable, le moment venu, il faudra tous se rassembler », a-t-il déclaré, se projetant au-delà du premier tour. « C’est par la base, par le bulletin de vote que la victoire se fera. Parce que la victoire, cette fois-ci, est à portée de main », a-t-il conclu, sur la plage du Prado.