Un contre-ténor fait chanter des détenues en prison, une jeune fille découvre que son père est un trafiquant de drogue, la suite de la saga inspirée de l’univers d’Harry Potter… Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez notre sélection.
À L’Ombre des filles, comédie dramatique d’Étienne Comar (1h46) – Que l’on ne se méprenne pas, À l’ombre des filles n’a strictement rien à voir avec l’œuvre de Marcel Proust. Les filles dont il est question ne sont pas en fleurs. Par contre, elles sont bien à l’ombre. Et certaines pour longtemps. Pour Luc Jardon (Alex Lutz), chanteur lyrique ayant accepté d’animer des ateliers de chant en prison, la visite commence par un contrôle d’identité. Badge, affaires personnelles, tout y passe… Luc, célèbre chanteur d’opéra, ne tarde pas à comprendre où il a mis les pieds. Ce contreténor en rupture de ban semble bien isolé et presque sans défense face aux six volontaires de sa chorale en détention. Les six détenues qui suivent son cours vont le soumettre à rude épreuve. Pourquoi diable s’est-il infligé cette situation ? À l’ombre des filles est un film touchant, sensible, affûté, qui se confine dans le quotidien carcéral pour mieux illustrer cette métaphore de la grande évasion par le chant.
À Chiara, drame de Jonas Carpignano (2h01) – C’est de son âge. Elle glousse, elle danse, va sur Instagram. Bref, elle a 15 ans. Chiara l’ignore, mais elle n’est pas comme les autres. Cette découverte se fera progressivement, d’abord au cours d’un long banquet d’anniversaire où son père refuse de prononcer un discours, trop préoccupé pour ça. Dans cette petite ville de Calabre, la N’drangheta sous-tend les rapports. Il n’est pas naturel de voir la voiture familiale exploser dans la rue au milieu de la nuit. Chiara, qui avait entendu sa mère et son père discuter avec fébrilité, se demande pourquoi celui-ci a soudain disparu. Maman agit comme si tout était normal. Chiara comprendra plus tard. Apprendre par une alerte sur son téléphone portable que son père est un trafiquant de drogue vous permet de grandir d’un coup. Il n’est pas sûr qu’il s’agisse d’un cadeau. Jonas Carpignano dépeint une jeune fille découvrant qui est son père. Et signe un film sur la mafia en insistant sur sa banalité.
Les Animaux fantastiques 3, fantastique de David Yates (2h22) – En 2016, le premier des cinq films prévus de la saga Les Animaux fantastiques avait dignement rallumé le feu sous le chaudron magique de la créatrice de Harry Potter, J. K. Rowling. Six ans plus tard, le troisième ne dépare pas face aux précédents. Pour rappel, la série Les Animaux fantastiquesmet en scène le «magizoologue» Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne). Héros voyageur, cet ancien élève de Poudlard transporte un univers de créatures étranges et exubérantes dans le double fond de sa valise. Le premier film avait tiré parti des gratte-ciel du New York des «Roaring Twenties». Le deuxième, situé dans le Paris de 1927, avait fait surgir le sorcier maléfique Gellert Grindelwald sous les traits de Johnny Depp. Son évasion spectaculaire laissait entrevoir de sombres desseins pour l’univers des sorciers. L’intrigue des Secrets de Dumbledore débute à ce moment. Cette fois, le film est centré autour de la réélection du chef suprême des sorciers. Fin connaisseur de l’univers de Harry Potter, le réalisateur David Yates signe un blockbuster flamboyant, qui résonne étrangement avec la présidentielle française.