Plus largement, seuls 30% des Alsaciens et des Mosellans sont favorables au financement public du culte musulman.
Une polémique locale devenue nationale. Le 22 mars dernier, la mairie de Strasbourg a adopté une subvention de 2,5 millions d’euros pour la construction de la mosquée Eyyub Sultan, un projet porté par l’association Millî Görüs, qui a récemment refusé de signer la charte des principes de l’islam de France. Un coup de pouce qui a indigné de nombreux responsables politiques de droite et poussé de nombreux Français à remettre en cause le Concordat, propre à l’Alsace-Moselle.
Dans ce contexte, un sondage de l’institut Ifop, commandé par la loge maçonnique du Grand Orient de France et relayé notamment par France Bleu, montre l’hostilité des Alsaciens et Mosellans, mais aussi de l’ensemble des Français, au financement public de cette mosquée, et plus largement à celui du culte musulman.
Le financement public du culte musulman décrié
Ainsi, 85% des Français et 81% des habitants d’Alsace-Moselle se disent opposés à l’octroi par la mairie de Strasbourg d’une subvention à la mosquée Eyyub Sultan. Dans les deux départements, seuls 30% des habitants sont d’ailleurs favorables au financement public du culte musulman. Un chiffre qui monte à 65% pour les catholiques, 48% pour les orthodoxes, 47% pour les luthériens, 44% pour les juifs et 43% pour les réformés et les bouddhistes. Pour rappel, le Concordat de vigueur en Alsace-Moselle s’applique seulement aux cultes catholique, protestant et juif, mais le droit local autorise des subventions de collectivités pour d’autres cultes.
A l’échelle nationale, 78% des Français sont également favorables à l’idée d’abroger « le Concordat en Alsace-Moselle afin d’y faire cesser le financement public des salaires des ministres des cultes catholique, luthérien, réformé et israélite ». Un chiffre qui chute à 52% en Alsace-Moselle. En effet, les ministres de ces quatre cultes statuaires y sont salariés par l’Etat, rappelle France Bleu.