Tous les ans, la Patrouille de France offre un spectacle aérien à tous les passionnés d’aviation et au grand public. Ce samedi 20 et dimanche 21 mai, la «Grande Dame», surnom de ce fleuron de l’aviation française, fête ses 70 ans avec des arabesques hautes en couleur.

La Patrouille de France, ou PAF (patrouille acrobatique de France), fête ses 70 ans ce week-end sur la base aérienne 701, à Salon-de-Provence, où elle est habituellement stationnée. Créée en 1953, elle a pour mission de représenter l’Armée de l’Air française et de l’Espace, et de servir d’ambassadrice de l’aéronautique française à l’étranger.
Cette année, près de 80.000 passionnés d’aviation sont attendus pour assister aux démonstrations de celle qui est considérée comme la patrouille la plus célèbre du monde.
La voltige aérienne est née en 1913 avec Adolphe Pégoud, qui a été le premier homme à avoir effectué une boucle avec un avion. La Première Guerre mondiale, ayant été le théâtre des premiers combats aériens, a fait exploser la production aéronautique. Cependant, il a fallu attendre 1931 pour voir la naissance de la première patrouille : la Patrouille d’Étampes, qui rejoint Salon-de-Provence en 1937 sous le nom de «Patrouille de l’école de l’air».
La Seconde Guerre mondiale met fin aux représentations aériennes, mais dès 1947, une nouvelle patrouille voit le jour à l’école des moniteurs de Tours et prend officiellement le titre d’EPAA (Escadrille de Présentation de l’Armée de l’Air n°58). Devant la popularité grandissante des meetings aériens, d’autres formations font leur apparition au sein de l’Armée de l’Air, dont la 3e escadre de Reims.
Le 17 mai 1953, cette patrouille composée de quatre Republic F-84 emmenée par le commandant Pierre Delachenal épate le public lors d’une démonstration aérienne à Alger. Ce jour-là, le journaliste et ancien pilote militaire, Jacques Noetinger commentait le meeting et employait pour la première fois le patronyme «Patrouille de France» dans une célèbre phrase : «la Patrouille de France vous salue !». Le 14 septembre de la même année, l’état-major entérinait le nom.
Des évolutions notables
En 1957, les mécaniciens de la patrouille ont installé le premier pod (ou nacelle) fumigène sous les appareils, qui libère de la fumée rouge lors des démonstrations. Mais dès l’année suivante, le rouge disparaissait pour laisser place au panache tricolore.
L’année 1981 marqua un changement notable chez la «Grande Dame». Avant cette date, la Patrouille de France était équipée de Fouga CM-170 Magister, puis de Dassault MD-454 Mystère IV. Mais cette année-là, l’Alphajet est devenu le fer de lance de la patrouille avec sept appareils, puis huit en 1982, pour arriver à un total de douze aujourd’hui, dont 8 en vol.
La composition de la « grande dame »
Chaque année, trois nouveaux pilotes intègrent la patrouille. Les candidats volontaires doivent être pilotes de chasse, comptabiliser au minimum 1.500 heures de vol et être titulaires de la qualification de chef de Patrouille. Dans un esprit de cohésion d’équipe, ce sont les pilotes en place qui cooptent leurs futurs coéquipiers.
Lors des démonstrations, chaque pilote occupe une position déterminée et un rôle défini à l’avance lors des entraînements.
Le leader (Athos 1) est à son poste pendant un an, c’est le chef d’orchestre. Les intérieurs (Athos 2 et Athos 3) sont en première année dans la patrouille, placés au plus près du leader. Le charognard (Athos 4) est juste derrière le leader (il deviendra chef d’orchestre lui-même l’année suivante.) Les solos (Athos 5 et Athos 6) effectuent les croisements, les extérieurs (Athos 7 et Athos 8) sont les plus éloignés du leader et le remplaçant (Athos 9) est le plus ancien de la patrouille, souvent un ancien leader solo. Il est capable de remplacer n’importe quel pilote.
Retrouvez ici toutes les informations sur le meeting de la Patrouille de France ce week-end à Salon-de-Provence.