À la suite du conseil des ministres, Élisabeth Borne a dévoilé sa « feuille de route » qui détaille le programme des « 100 jours d’apaisement et d’action » voulus par Emmanuel Macron après la réforme des retraites. Elle présente un « agenda législatif » pour des « solutions concrètes ». Du vent, diront certains. On vous explique.

À quoi s’attendre pour les propositions du gouvernement jusqu’au 14 juillet ? Pas grand-chose au final. Pour apaiser les esprits suite à la promulgation outrageusement forcée de la réforme des retraites, Emmanuel Macron lors de son allocution a avancé tout un programme social baptisé « 100 jours d’apaisement et d’action ».
Trois chantiers sont prioritaires pour l’exécutif : le travail, l’ordre républicain et le « progrès » ; avec à leurs têtes l’hôte de Matignon, Élisabeth Borne.
Maintien des boucliers tarifaires sur l’énergie ?
La Première ministre a annoncé vouloir « bâtir un nouvel agenda social pour élaborer un pacte de la vie au travail », qui correspond aux annonces faites par le ministre, Olivier Dussopt, lundi. La présentation d’un projet de loi « plein emploi » est prévue pour début juin. Dans ce cadre, Pôle emploi sera remplacé par un nouvel organisme baptisé « France Travail ». Un projet de loi « industrie verte » sera également présenté à la mi-mai.
Question pouvoir d’achat, la Première ministre a annoncé le maintien des boucliers sur les tarifs de l’énergie les prochains mois. Et côté entreprise, Élisabeth Borne « a appelé à une revalorisation des grilles salariales » dans toutes les branches, accompagné d’un élargissement des conditions pour la redistribution du partage de la valeur. Le seuil des entreprises éligibles passe de 50 salariés à 11 salariés.
L’exécutif renonce à une loi sur l’immigration dans l’immédiat
Concernant le volet « ordre républicain », Élisabeth Borne annonce l’ouverture de 200 nouvelles brigades de gendarmerie. Enfin, de nouvelles mesures pour lutter contre le cyberharcèlement seront mises en place. Dans le fil de ces annonces, la Première ministre a tout de même fait un aveu de faiblesse : la « loi immigration » qui devait être le prochain grand chantier de l’exécutif, ne sera pas présentée dans l’immédiat, faute de majorité, selon ses dires. Impopulaire à plusieurs titres, plutôt. Cette dernière annonce repousse à l’automne un hypothétique texte aux contours vagues… De l’enfumage ?
« Aujourd’hui, il n’existe pas de majorité pour voter un tel texte, comme j’ai pu le vérifier hier en m’entretenant avec les responsables des Républicains », a-t-elle dit en présentant sa feuille de route. Pour montrer que l’exécutif agit sur cette « priorité » sans attendre une loi, elle a annoncé la mobilisation « dès la semaine prochaine » de « 150 policiers et gendarmes supplémentaires dans les Alpes-Maritimes » pour faire « face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne ».